Besoin d'un tiers de confiance pour gérer le stationnement des covoitureurs au sein d'une collectivité ?
Comment avantager le stationnement des covoitureurs sur l’espace public ?
L'accès à des places réservées ou à un tarif préférentiel de stationnement pour les covoitureurs est une forme d'incitation pour encourager la pratique du covoiturage. Cette incitation différenciée apparaît à fort potentiel d’impact au regard du déploiement des politiques de contrainte du stationnement en agglomération.
Le respect des places de stationnement au covoiturage sur des parkings privés comme des parkings d’entreprise par exemple semblent pouvoir fonctionner par simple contrôle social. Certains parcs relais, tels que les parcs relais à Rennes, Saint Genis Laval à Lyon ou encore La Rose à Marseille ont opté quant à eux, pour des équipements en caméra capable de compter le nombre d’occupants dans les véhicules, afin de leur réserver des places de stationnement.
Il y a aussi d'autres systèmes tels que le badgeage simultané du conducteur et du passager avec un abonnement TER par exemple (à proximité d'une gare) qui pourrait être étendu à tout type de parking fermé (cf. à Sélestat ou à Ambérieu-en-Bugey).
Il n'est pas simple d'accorder des avantages sur voirie aux covoitureurs alors que la loi prévoit théoriquement qu'il est possible de le faire "pour les véhicules bénéficiant d'un signe distinctif de covoiturage". (Code des transports). Néanmoins, deux villes ont mis en place un label covoitureur qui permet d'identifier le véhicule concerné, plutôt que sur des systèmes complexes qui exigeraient une saisie spécifique au moment du paiement assortie d'une preuve de covoiturage :
- Bourg-en-Bresse : des places gratuites sont réservées aux covoitureurs sur 2 espaces de stationnement de surface, avec un contrôle rendu possible par l'apposition d'une vignette sur la pare-brise, valable 1 ans et obtenue après validation d’une charte d’utilisation des places précisant le véhicule concerné, les pratiques de covoiturage et demandant l’envoi au moins 2 fois par mois d'une photo comme preuve de covoiturage.
- Vienne : le nouveau plan général de stationnement a mis en place un abonnement spécifique pour les covoitureurs dans certains parkings et sur voirie (avec un tarif dégressif en fonction du nombre de covoitureurs) et prévoit de leur réserver des places dans des parkings et à terme sur voirie.
On peut aussi noter que les places de stationnement sur la voie publique sont naturellement plus ouvertes et plus dispersées sur le territoire. Les places de stationnement payantes disposent néanmoins généralement de systèmes d’horodatage liés à un applicatif permettant d’interroger et croiser des données (Flowbird, ..), les “opérateurs de stationnement”. Ces systèmes pourraient intégrer de nouvelles fonctionnalités afin de réserver des places de stationnement ou d’appliquer des tarifs préférentiels aux covoitureurs.
Le dispositif pourrait prendre plusieurs formes :
Le véhicule en cours de stationnement contient à son bord plusieurs occupants
Une première solution réside dans la mise en place de systèmes de caméras permettant de détecter le nombre de personnes au sein de la voiture en stationnement. Cette solution apparaît coûteuse et peu généralisable.
Une seconde solution réside dans le conditionnement du stationnement à la saisie au sein de du système de paiement du stationnement d’une preuve de covoiturage immédiate. Cette preuve de covoiturage pourrait :
- soit être éditée par l’opérateur de covoiturage avec lequel le covoitureur vient de réaliser son trajet (par exemple un code délivré à la fin du trajet).
- soit être immédiatement édité par l’opérateur d’horodatage via un système de preuve de covoiturage dédié. Il pourrait s’agir par exemple d’un selfie sécurisé du conducteur et du passager, un système d’appariement de téléphones…
Le véhicule en cours de stationnement dispose d’un label “covoitureur régulier” lui permettant d’accéder à ce stationnement
Ce label covoiturage régulier serait attribué à une plaque d’immatriculation d’un véhicule pour lequel une pratique régulière de covoiturage a été enregistrée sur des plateformes de mise en relation. Le seuil de cette “pratique régulière” est appréciée par la collectivité compétente en matière de stationnement. Il pourrait s’agir d’une pratique d’au moins 5 trajets covoiturés au cours du mois précédent par exemple.
Techniquement une base de donnée des “covoitureurs réguliers” pourrait être créée et maintenue par le Registre de preuve de covoiturage en fonction des critères retenus par la collectivité. Les opérateurs de stationnement interrogeront cette base de données au moment du règlement du stationnement afin de s’assurer que le conducteur demandeur est bien éligible au stationnement ou au tarif préférentiel.
Le label pourrait aussi être délivrée par un tiers, sans être associée à une preuve numérique de droit de stationnement, si le contrôle visuel est suffisant, afin d'inciter la pratique du covoiturage informel.
Pourquoi baser la solution sur le Registre de preuve de covoiturage en tant que tiers de confiance responsable de l’édition du label “covoitureur régulier” ?
Le registre de preuve de covoiturage reçoit les données de l’ensemble des trajets réalisés en covoiturage dans un délai maximal de 48h suivant la réalisation de ce trajet. S’appuyer sur le registre de preuve de covoiturage permet de faire bénéficier les covoitureurs des avantages de stationnement quelque soit la plateforme de covoiturage utilisée. Cette solution permet également de limiter et mutualiser les développements, la solution étant disponible pour l’ensemble des opérateurs de stationnement, sur l’ensemble du territoire.
Comment contribuer à ce groupe de travail ?
Covoiturage.beta.gouv.fr organise un groupe de travail pour étudier le besoin d'un tiers de confiance pour gérer le stationnement préférentiel des covoitureurs au sein d'une collectivité.
Pour toutes informations pour participer à ce groupe de travail ou demande de contribution au contenu, contactez nos équipes sur l'adresse suivante : contact@covoiturage.beta.gouv.fr.
Atelier 1 - 19/09/24
UN DISPOSITIF STATIONNEMENT PRÉFÉRENTIEL DE COVOITUREURS : C’est une bonne idée pour le développement du covoiturage car cela encouragerait cette pratique, en particulier dans les zones où le stationnement est limité, mais sa réussite dépendrait de la disponibilité des places de stationnement et nécessiterait des restrictions pour réguler l'offre et la demande.
- Proposer des places de stationnement gratuites pour les covoitureurs encouragerait davantage de personnes à pratiquer le covoiturage, en particulier les auto solistes, et offrirait un avantage compétitif fort au covoiturage. Il est pertinent dans les zones où le stationnement est tendu et où le manque de places est un frein au développement du covoiturage.
- Cette initiative pourrait initier des discussions entre les autorités locales et les entreprises pour mieux partager l’espace public. Toutefois, la faisabilité dépendra de la disponibilité du foncier et de la propriété des places concernées.
- Pour être efficace, elle devrait être accompagnée de restrictions, comme un stationnement payant ou un nombre de places limitées, afin de réguler l'offre et la demande.
UN DISPOSITIF STATIONNEMENT PRÉFÉRENTIEL DE COVOITUREURS : Ce n’est pas une bonne idée pour le développement du covoiturage car le dispositif pourrait être saturé, utilisé par des auto-solistes ou des covoitureurs du même foyers, ou exclure certains covoitureurs. Il devrait être adapté aux différents usages.
- Service utilisé par des auto-solistes ou des mêmes foyers. Par exemple des familles profitant de ces places sans pratiquer un covoiturage réglementé. Une réglementation claire du covoiturage serait nécessaire pour éviter ces dérives.
- Si le dispositif est lié aux applications de covoiturage, il risquerait d’exclure les covoitureurs n’utilisant pas ces plateformes, comme ceux organisant des trajets informels (collègues, amis, etc.), limitant ainsi son efficacité.
- Il est également important de prendre en compte l'acceptabilité de ce dispositif pour les autres citoyens qui ne covoiturent pas via des applications de covoiturage.
- Il serait utile de segmenter les types de stationnement (réservé ou partagé, gratuit ou payant) et leur localisation (parking ouvrage ou voirie, parc relais ou centre ville) pour mieux répondre aux différents usages. Cela éviterait que des conducteurs profitent du système sans véritablement covoiturer.
- Le dispositif pourrait être saturé les jours au cours desquels les trajets en covoiturage augmentent. Une différenciation selon le moment (semaine, week-end, soirée,) serait nécessaire pour éviter cette saturation.
- Il est nécessaire de définir des distances seuils pour que le trajet soit éligible.
- Il faut aussi prendre en compte qu’un conducteur peut déposer son passager et se rendre seul à sa destination pour y stationner.
UN DISPOSITIF STATIONNEMENT PRÉFÉRENTIEL DE COVOITUREURS : Ça marchera sur mon territoire dans des zones urbaines denses comme Rouen avec des contrôles anti-fraude efficaces, et dans des territoires périphériques des villes, où des solutions technologiques comme des QR codes pourraient concilier P+R et covoiturage.
- Sur un territoire comme la Métropole de Rouen, ce dispositif pourrait fonctionner dans les zones urbaines denses, à condition d’avoir des contrôles efficaces pour éviter la fraude. Il est suggéré de réfléchir à un système qui accorde le droit à un stationnement (déjà souvent saturé) réduit aux covoitureurs et de vérifier en temps réel (plutôt que de mettre en place un label covoitureur régulier) afin de prévenir les abus.
- Dans d'autres territoires, comme autour de Bayonne, des contraintes techniques rendent difficile la création d'aires de covoiturage dans les P+R, mais une solution technologique pourrait permettre de concilier le P+R et l’aire de covoiturage, par exemple en utilisant un QR code pour attester du covoiturage. Il existe déjà en France des P+R qui réservent des places aux covoitureurs, une piste à explorer.
UN DISPOSITIF STATIONNEMENT PRÉFÉRENTIEL DE COVOITUREURS : Ça ne marchera pas sur mon territoire en zone rurale où l'offre de stationnement est suffisante, et en centre-ville, où les efforts visent à réduire l'accès des voitures au profit des parkings relais non saturés.
- L'impact serait probablement limité sur un territoire à dominante rurale, où l'offre de stationnement répond à la demande. Peut-être sur un ou deux sites de gares mais ce levier semble limité.
- Cela ne pourrait fonctionner qu'en centre ville, mais aujourd'hui l'objectif est que les voitures y accèdent le moins possible, au profit des P+R, qui eux, ne souffrent d'aucune tension.
Organizations using or interested in using the resource: Collectivités, Collectivité Territoire
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Theme: Covoiturage quotidien, Stationnement, Collectivité
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Required skills: Information, Politique, Action, Réglementation, Partie prenante, Pratique de mobilité
Community of interest: Gart, Cerema, DGITM, Ademe, France mobilités, Communauté des Territoires et Collectivités, Fédération nationale des métiers du stationnement
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Level of development: Idée
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